Auryzon

C'est en juin 1994 que je suis arrivée à la FASM, le maquignon voulait me mettre un coup de masse et me mettre au congélateur puisque j'étais blessée et qu'il ne pourrait pas me vendre plus gros, donc à mon arrivée je n'avais pas d'appétit, de la fièvre. J'étais en piteux état, le jarret gonflé sentant mauvais, le vétérinaire est venu et a rendu son diagnostic plutôt sombre : arthrite suppurée du jarret (suite à une fracture plâtrée artisanalement par mes anciens propriétaires). Il conseilla à Jacques et Christine de m'euthanasier car selon lui ça ne guérirait pas mais ils ont dit « non » à l'euthanasie et voulurent me donner ma chance et me sauver la vie.

Donc on me forçait à boire mon lait à la seringue, car il fallait que je tienne le coup le temps que les traitements fassent effet et oui j'avais des piqures matin et soir et puis peu à peu j'ai retrouvé l'appétit, plus besoin de me forcer, je mangeais mes granulés et mon foin et j'ai commencé à sortir me balader et à faire mes premiers sauts de joie, mes premières sorties au pré, j'étais guéri, j'avais vaincu ma maladie !

Juillet 1994

Première sortie

Quand le vétérinaire est revenu pour ma castration quelques mois plus tard, il a dû reconnaître que j'étais devenu un beau veau et qu'il s'était trompé. Je suis devenu un beau bœuf charolais super gentil à ce qu'il paraît, j'adorais les câlins ! Et puis j'ai rejoins les autres vaches de la FASM et mon copain « Aramis » et j'ai vécu heureux pendant 16 ans dans les prés de la FASM entouré d'amour. Je sais que j'ai eu de la chance, j'ai échappé à mon triste destin et ces 16 années de bonheur personne ne pourra me les enlever, si peu de mes congénères ont cette chance.

Septembre 1994

Aout 1995

10 ans plus tard en 2004